Bible et peinture

Florian Royer-ChabotLes Noces de Cana par Véronèse

Auteur: Florian Royer-Chabot

Depuis toujours l’Église a fait la promotion des arts, spécialement de la peinture et de la musique sacrée. Nous n’avons qu’à visiter le Musée du Vatican pour nous en rendre compte. Le Pape François dit que «les arts contribuent à proclamer le message de l’Évangile », à « exprimer la beauté de la foi ». Pour lui, les artistes sont appelés « à faire briller la beauté.»

L’art peut-elle nous aider à mieux comprendre la Bible? Voici un exemple parmi tant d’autres. Il s’agit du tableau des Noces de Cana par le peintre Véronèse. Il est né en 1528 à Vérone, en Italie. Les Noces de Cana est la plus célèbre de ses oeuvres, réalisée entre 1562 et 1563. La toile reste fidèle au passage de l’Évangile de Jean (Jn 2, 1-11), mais Véronèse transpose la scène dans le contexte d’une fête de son époque. Le tableau comporte 132 personnages où s’entremêlent des figures bibliques mais aussi des personnages contemporains. On y voit des rois et des reines côtoyer Jésus, Marie et les apôtres. Même le peintre en fait partie comme musicien au-devant de la scène. Jésus et Marie sont assis bien au centre de la table, entourés de quelques apôtres et les époux sont à l’extrême gauche de la table. Ce qui est caractéristique de cette peinture, c’est que Véronèse mêle le sacré et le profane. Il imagine la scène dans son contexte culturel avec les costumes et la tradition de son époque. Cela nous invite à nous demander si, nous aussi, nous sommes capables de mettre Jésus au centre de notre vie, dans nos noces de Cana, dans nos fêtes et dans nos activités de tous les jours.

Véronèse veut aussi nous dire que Les Noces de Cana sont pour tous, riches et pauvres, invités et serviteurs, bons vivants et gens distingués, musiciens, danseurs. Tous ont leur place aux noces, même les chiens et les oiseaux ! Véronèse m’invite moi aussi à entrer dans la fête des Noces de Cana, à y trouver ma place, à être témoin de ce premier signe et, comme les apôtres, à croire en LUI. Il m’invite à ne rejeter personne et à accueillir chacun avec ses différences et ses richesses.

Jésus a parlé du Royaume des cieux comme d’un banquet. On peut dire que Véronèse avec ses couleurs flamboyantes et ses contrastes plus sombres nous dépeint ce qu’est un banquet où il y a de la joie, de la vie et où tous sont invités. Il nous laisse pressentir le banquet éternel où le bon vin coulera en abondance.

Paolo Veronese
Paul Véronèse, Les noces de Cana, 1562-1563