Tout frais sorti de l’Université, je postulais pour la première fois en tant que «Maître en théologie». L’offre d’emploi m’était présentée par un de mes professeurs, Marcel Dumais, et elle correspondait en tout point à ma formation et à mes compétences. En effet, avec un père journaliste et historien, j’avais toujours assumé des tâches reliées aux communications; de même, j’avais toujours gardé ce besoin de comprendre nos origines et la quête de sens, d’où ma spécialisation en Écritures saintes. Je m’en souviens, on me demandait alors de faire l’analyse d’un journal biblique qui s’appelait Parabole et de proposer des pistes de renouvellement. Je ne me doutais pas, alors, que l’organisme fêtait ses 50 ans!

Plus tard, j’ai appris qu’un confrère franciscain en avait été le fondateur, qu’un autre l’avait dirigé pendant plusieurs années. Et puis j’ai entendu parler de Jean Martucci, puis des weekends bibliques, de son journal Parabole, du rayonnement de l’organisme dans tout le Canada français. En devenant l’un des biblistes de SOCABI, j’inaugurais l’une des périodes les plus heureuses de ma vie (1992-2001). J’ai voyagé aux quatre coins du Canada. Au beau milieu des défis du tournant du millénaire, la «lecture éclairée de la Parole» (la devise d’alors) prenait mille formes. Là, j’ai appris les «cycles de l’organisme»: pendant 20 ans, on avait fait ceci, pendant 15 ans, autre chose, et depuis 10 ans, voici ce que nous faisions. J’étais à la fois ébloui et pris de vertige: SOCABI était déjà vénérable par son âge et, pourtant, elle ne cessait de se renouveler. Il y a dans ce petit organisme une capacité de détecter les besoins d’une époque et d’y répondre avec profondeur.

Aujourd’hui, les défis auxquels SOCABI et l’Église font face sont énormes, et pourtant, jamais les besoins d’enracinement, de profondeur, de sens n’ont été aussi aigus. Dans les crises, il faut creuser, creuser et creuser encore, pour aller à la source de toute chose. SOCABI est un organisme qui existe encore et toujours car, plus que jamais, il est pertinent. Le temps est venu de nous renouveler… par la base. Ce défi me semble parfait pour un organisme qui a toujours su s’adapter aux circonstances changeantes de notre société. SOCABI mérite notre soutien. Pleinement. C’est une priorité et une nécessité.